mardi 27 septembre 2011

Sugar cane festival, la fête à Nouvelle Ibérie


Cette semaine, on fait une petite parenthèse dans le récit de notre voyage estival pour partager l'actualité en Louisiane : le festival de la canne à sucre à Nouvelle Ibérie (New Iberia). Il a eu lieu le week-end dernier.

Tout d'abord, il faut préciser qu'on n'a vu qu'une petite partie de la fête car, comme tout festival qui se respecte, Sugarcane festival s'est étalé sur le week-end avec des " Fais dodo" (bals) le soir sur la place principale, des expositions d'artistes, des concours de balcons fleuris et de cuisine, un feu d'artifice et des parades en veux-tu en voilà en journée.

Armée de son plus beau T-shirt...
Tueuse d'aligators !
... et d'une chaise de camping (et son très pratique compartiment pour cannette- soda ou bière selon les gouts), la foule s'installe, à l'ombre de préférence, pour admirer la parade des enfants. Tous les établissements scolaires et fanfares participent ainsi que les écoles de danses ou de majorettes et même une église !

Fanfare



Bien entendu le programme d'immersion de l'école de Roland, North Lewis Elementary, était de la fête.

 Et le programme d'immersion en français :


C'était très mignon de voir les petites filles affublées de pompons et de maillots à paillettes tenter de suivre leur professeur dans des mouvements funky au rythme d'une musique de J-Lo ou autre techno-rap moderne.




D'autres enfants étaient habillés en fermiers, récolteurs de canne, cuistots spécialisés dans la préparation des écrevisses ou pêcheurs, sport national.
J'adore le chapeau-écrevisse. Très seyant.

Autre spécialité, le riz. On le cultive en alternance dans les même champs que les écrevisses.


Air boat. Bateau typique des bayous.

Assis sur un rocking chair, l'accordéon en main, ce jeune cadien poursuit la tradition.
Certaines écoles prennent partie pour l'industrie pétrolière. Il faut dire que beaucoup de parents sont employés au large des côtes pour travailler dans les puits de pétrole.

Le casque de sécurité n'est pas une option apparemment.

Traduction : l'école soutient l'industrie pétrolière.
Ils sont quand même conscients des dégâts que peut causer une marée noire :


On a pu voir aussi des reines et rois en pagaille, sorte de miss canne à sucre ou miss univers de Nouvelle Ibérie. Ça va du bébé à l'enfant de 12 ans. Ils apprennent à saluer la foule dès le plus jeune âge. C'est fou comme ça fait rêver les louisianais d'incarner le temps d'un festival une aristocratie qu'ils n'ont que peu connu.



On nous a jeté des bonbons et des colliers. Les enfants étaient sur-excités !

Tout ça nous a rappelé les premières trouvailles Internet quand on a su qu'on allait partir vivre en Louisiane et que Roland irait enseigner à New Iberia. On avait pu visionner une vidéo du Festival de la canne à sucre.

En tout cas, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas défilé dans les rues. Ici on parade pour les fêtes alors qu'en France on manifeste pour garder une qualité d'enseignement pour les enfants ! Chacun son truc...

lundi 19 septembre 2011

Yellowstone : road trip de l'été 2011 dans le nord-ouest des U.S.A. (4)


Du 15 au 18 juin
Huit jours à Yellowstone ça fait des souvenirs ! Voila les derniers avec l'exploration du nord du Parc National.

On commence par Norris Geyser basin, autre zones de fumerolles et d'eaux bouillantes : plusieurs chemins y sont aménagés, où on peut voir des dizaines de geysers. Le sol ici est plus chaud que n'importe où ailleurs. Pour preuve, même au plus fort de l'hiver, la neige s'accumule partout sauf sur le sol de Norris car elle fond. On passe devant le "Steamboat geyser" en espérant qu'il se réveille. Eh non ! C'est dommage car c'est le plus haut du monde. Il fait partie de ces geysers imprévisibles. Certains même explosent parfois en détruisant leur cône,en projetant des morceaux sur les touristes !

Oiseau Killdeer

Roland sur la Lune

Non, ce n'est pas de la neige. L'eau ici prend toutes les couleurs : noire, rouille, blanche, etc !
Autre petite marche intéressante : de Biscuit basin à Morning glory pool (environ 4 km). Une pancarte signale que des ours sont dans le coin donc on passe une bonne partie du chemin à crier "bear" et à taper des mains pour ne pas surprendre un ours au détour du sentier. Les ours ne sont pas au rendez-vous mais on fait quand mêmes des rencontres :
American dipper
Cet oiseau a la particularité d'adorer l'eau. Celle-ci semble froide cependant car il fait des génuflexions pour s'y baigner.
Un lièvre, comme attiré par le boucan qu'on fait en marchant, passe juste devant nous. Les petites fleurs jaunes sont trop irrésistibles !
Snowshoe hare, nous surveille d'une oreille.

Morning glory pool
Ce bassin doit son nom à une fleur. Il a perdu sa couleur originelle à cause de touristes peu respectueux. C'est vrai, c'est tellement marrant de balancer sa cannette dans le trou ! Du coup, le conduit est non seulement bouché mais la température de l'eau change. Ainsi, tous les micro-organismes et bactéries qui vivent dans l'acide et donnent la couleur aux roches sont misent en danger.

Visiter Yellowstone développe incontestablement le sens de l'observation. Pouvez-vous voir l'animal qui se tient dans ce paysage (à Firehole Canyon drive) ?


Femelle elk
C'est étrange de la voir seule, entre la rivière et la falaise. Peut-être s'est-elle isolée et abritée pour mettre bas...

A la fin de la journée, on retrouve les bisons qui passent en plein milieu des zones à risques, interdites aux visiteurs. Parfois certains se font ébouillanter car le sol craque sous leur poids...


Tout au nord de Yellowstone se trouve Mammoth Hot Spring :


Une série de terrasses nous emmène de plus en plus haut dans un paysage lunaire et fumant. La roche est faite en travertin. L'eau chaude ruisselle à la surface du sol et crée ce minéral. Des organismes lui donnent la couleur orangée. Les roches blanches correspondent aux zones où l'eau ne passe plus. Là aussi la couleur des pentes est changeante en fonction du cours changeant de l'eau. Un serpent passe par là, un bullsnake, et on fait connaissance avec des Belges vivant à San Francisco. C'est ça aussi les parcs, la rencontre de plein de gens sympas.

Près de Tower, toujours au nord du parc, on voit un ours brun déterminé à suivre sa route :

On poursuit sur Lamar vallée : c'est là qu'on peut voir le plus facilement une horde de loups. Le paysage est grandiose.


Loup éclaireur

Les loups sont plus gros que les coyotes et ils ont le museau moins allongé. Celui-ci va et vient sur le territoire, la queue basse. C'est pourquoi on pense qu'il vient en reconnaissance pour la chasse de la soirée... Le gibier est partout :
Pronghorn antilopes
Souvent observées en couple, les antilopes américaines ne sont jamais très loin des bisons. Protection contre les loups ? Pourtant elles sont les animaux les plus rapides du parc mais leurs petits sont des proies faciles.
Sur le chemin entre Tower et Canyon on rencontre notre premier élan, sorti au crépuscule :


Ce soir, en rentrant, il pleut et il neige. La nuit va être fraiche !

Le lendemain, on décide de faire une longue randonnée de 9 km, entre Specimen Ridge et Yellowstone river Picnic area. Le début de la balade est rude, mal indiqué. Au vu du nombre de déjections et des traces d'animaux, on se demande si les chemins qu'on prend ne sont pas plus empruntés par les chamois et les bisons que par les hommes. Au top de la montagne, on trouve une végétation différente de la foret. C'est la lande et un vent froid qui nous glace ! Des terriers sont creusés partout, preuve que de nombreux habitants occupent les lieux. On croise aussi des bisons en groupe (les femelles avec les jeunes) ou solitaires (les mâles), des Bighorn sheep femelles et des antilopes. Comme celle-ci, qui passe très vite devant nous. Regardez comment elle se déplace avec la vidéo :




Bighorn sheep, femelles.

Remarquez le premier plan avec les Bighorn sheep courant dans la neige.




On arrive enfin au sommet pour une vue à 360 degrés. On découvre que la "forêt pétrifiée" ne compte que deux ou trois tronc d'arbres. C'est quand même impressionnant de voir le bois transformé en roche après une éruption de cendres volcaniques.

Ces 2 troncs pétrifiés me font penser à Stargate !
La deuxième partie de la marche est très impressionnante car on longe au dessus du canyon la rivière Yellowstone. Certains arbres ont des racines aussi grosses que des troncs pour s’accrocher plus solidement à la falaise. On commence aussi à photographier les fleurs avec l'option macro de notre appareil. Ce sont les premières d'une collection assez riche.






Pour finir on vous raconte nos mésaventures au camping :
-  Se réveiller avec de l'eau dans la tente parce que la bâche de protection a accumulé et gardé l'eau de la dernière pluie. Passer la matinée à tout éponger et faire sécher, ranger, etc.
- Depuis le camping de Madison, prendre une douche n'est possible que si l'on fait 20-30 minutes de voiture, jusqu'à Old Faithful Inn.
Old Faithful Inn
C'est un hôtel pas comme les autres car entièrement en rondins de bois. Le bâtiment est immense, avec étages et grand hall ainsi qu'une vue imprenable sur le geyser du même nom.

- Roland est frileux et il a dû aller contre ses principes en nous autorisant à porter un bonnet et des chaussettes en laine la nuit. Sans ça, impossible de dormir...
- Les voisins qui ne savent pas arrêter l'alarme de leur voiture alors que ça fait trois fois que tout le monde est réveillé par le bruit strident.
- On apprend le dernier jour qu'il y a un emplacement réservé aux tentes. Comme souvent aux US si on ne pose pas la question on ne peut pas avoir l'info. !


On s'est quand même fait un copain :
 Ground Squirrel. On dirait qu'il a caché des noisettes dans son dos !
Y a-t-il quelque chose à grignoter dans le BBQ froid ?!
On apprend aussi la haute gastronomie américaine : les marshmallows grillés au feu de bois. Les voisins de camping nous prêtent une pique et nous donne une fine barre de chocolat et des biscuits plats. Avec le tout on fait un sandwich et on s'en colle partout :



Pour notre dernier soir nous avons fait un pèlerinage au premier camping, celui de Canyon. La neige a un peu fondu car la table de pique-nique est découverte. Par contre, le barbecue reste invisible !

On aime aussi le recyclage dans les parcs naturels. C'est tellement difficile de recycler en Louisiane quand on n'habite pas dans une maison !




Bilan des accidents à Yellowstone cet été : 1 grizzli tué à 1h du matin par un pick-up. Un homme tué par un grizzli car trop près pour prendre une photo. Une femme échappée d'un grizzli car elle a couru pour lui échapper. Deux kayakeurs passaient par là et l'ont sauvé sur leurs embarcations... Une fuite de pétrole a eu lieu également. La rivière Yellowstone va donc être polluée à cause de l'exploitation de l'or noir. Si vous lisez l'anglais et que vous voulez d'autres histoires vrais sur les accidents à Yellowstone, procurez-vous Death in Yellowstone: Accidents and Foolhardiness in the First National Park.

On se retrouve la semaine prochaine pour découvrir le Parc National du Grand Téton, excitant non !

dimanche 11 septembre 2011

Yellowstone : road trip de l'été 2011 dans le nord-ouest des U.S.A. (3)


Du 12 au 15 juin
A qui appartient cet os ? Et où se trouve le reste du squelette ? Voilà un mystère à élucider pendant notre séjour à Yellowstone. Le parc nous réserve encore bien des surprises et des merveilles. Suivez-nous dans la suite de nos découvertes du premier parc des États-Unis.

On commence par ce grizzli broutant de l'herbe. Le premier à se trouver assez près pour qu'on puisse prendre une photo :

Les grizzlis sont beaucoup plus gros que les ours noir (qui peuvent être aussi couleur cannelle). Leurs oreilles sont vraiment rondes, comme les ours en peluche. Ils sont aussi reconnaissables grâce à leur bosse entre les omoplates.

Le soir même, on assiste à un diaporama sur écran géant présenté par un ranger. Au coin du feu, on apprend l'histoire des loups aux USA et comment ils ont échappés à l'extermination. Cela fait 30 ans qu'ils ont réintroduit une meute. Conséquence ? Rééquilibrer le nombre d'elks (ils pullulaient, comme c'est le cas aujourd'hui à Rocky Mountain N.P.), diminuer le nombre de coyotes et diversifier les autres espèces. Les castors sont revenus par exemple et les ours profitent parfois des chasses des loups. Tout comme les loups, les bisons ont failli disparaître complètement. Les blancs voulaient ainsi forcer les Indiens à intégrer les réserves...

Le lendemain matin, on a rendez-vous au lac Harlequin avec un ranger hyper diplômé, hyper intéressant, hyper sympa : Tom.

Il nous explique la vie des castors-qu'on ne peut malheureusement voir qu'au lever ou au coucher du soleil-, de leur utilité et de leur ressemblance avec l'être humain part son entêtement à vouloir modifier son environnement (bucheron, colmateur de rivière pour faire un lac, etc). L'autre thème de la visite : les bénéfices des incendies pour la nature. Le parc a connu beaucoup de grands feux qui ont laissé ainsi des terres capables d'accueillir une végétation et une faune plus variée.

Mountain Bluebird s'abreuvant et se lavant au lac Harlequin

Bébé bison.
L'après-midi est consacré à la zone autour de Old Faithful. Il y a une sorte de village avec hôtels en tous genres, des magasins, un centre d'information, etc. Les jets d'eau bouillante du Old Faithful peuvent être prévus, d’où son nom "vieux fidèle" :


Le parcours nous fait découvrir différentes manifestations géothermiques :

Castle Geyser est un des plus vieux. Son cône s'est formé autour du jet.
Castle Geyser


Les couleurs et la limpidité de l'eau sont magnifiques.

Sources chaudes se jetant dans la rivière :


Aujourd'hui, il fait beau. On part donc pour une randonnée assez longue : 12.5 km. "Fairy Falls trail" ou sentier de la Cascade des fées. Il faut se rendre à Fountain Flat drive, entre notre camping Madison et Old Faithful.
Le chemin nous éblouit :



Wilson's Phalarope
Brochette de Mountain Bluebirds

On se fait peur avec les bisons :


Je rappelle que les bisons sont les animaux les plus dangereux du parc (à la vue du nombre d'accidents) car ils sont nombreux et peuvent devenir agressifs sans avertissement. Ceux-là sont sur le sentier donc on sort du chemin pour les laisser brouter en paix. En faisant ce détour on voit un magnifique oiseau dont le cri ressemble à celui d'une oie !

Yellow-headed Blackbird
Plus loin, la route devient très humide à cause de la fonte des neiges et de la pluie de la veille. Une rivière s'est formée au milieu de la plaine. Au début, le chemin est aménagé :


Puis, plus rien ! Comme il y a plein d'arbres morts disposés en mikado, on utilise les troncs pour ne pas se tremper.


Ça ne m'empêche pas de mettre un pied entier dans la boue !

Avec tout ça, on commence à avoir faim. On grimpe donc sur un gros rocher qui nous donne une vue panoramique et on mange notre sandwich. Quand, tout à coup, je crois apercevoir une chèvre... vous allez vite reconnaître mon erreur :


Oui c'est bien un coyote qui passait par là !
On commence à se rapprocher du but de la visite, la cascade des fées :


Avant de l'atteindre, on rencontre des êtres humains -incroyable !- qui nous disent que le chemin qu'on a pris est interdit à cause de la surpopulation d'ours. Effectivement, en se retournant vers le panneau, nous constatons par nous-même que le chemin est fortement déconseillé... Du côté où nous l'avions pris, rien n'était noté ! Le reste du chemin est donc logiquement plus fréquenté par les marcheurs et on prend un vidéo d'Imperial geyser :


La plupart des trous sont remplis d'eau limpide. Cependant certains sont boueux. Un "mud pot" d'Imperial geyser :

On immortalise aussi la cascade :


Et on fait bien attention de ne rien donner à un énorme corbeau quémandeur :
Common Raven
Red Squirrel
Avant de rentrer, on réalise que la Grand Prismatique est juste à côté. On nous conseille de monter une colline pour ne pas être gêné par ses fumées oranges, bleues et vertes anis et prendre une photo en plongée :
Grand prismatique au ras du sol
La plongée. Magnifique non ?
Le spectacle est juste extraordinaire : les couleurs, les vapeurs, la désolation de tout ce qui l'entoure sont magiques.
On rentre ensuite en empruntant la piste cyclable et on a la chance d'apercevoir deux bald eagles (aigles d'Amérique) - un couple ?- en haut de deux arbres différents, scrutant les eaux de Goose lake (lac de l'oie) en quête de poissons. On ne peut prendre aucune photo car la carte mémoire de l'appareil est pleine. Il faut vite rentrer pour la décharger !

Pour couronner la balade, juste avant d'arriver au parking, on se retrouve au milieu d'un troupeau de bisons. On est obligé de passer à 4 m d'eux pour rentrer dans la voiture... C'était bien la peine de les éviter pendant toute la randonnée !

On termine cet article par un complément d'enquête concernant la première image. On ne saura pas de quel animal il s'agit. Et on se retrouve bientôt pour la suite !