vendredi 27 janvier 2012

Glacier National Park : road trip de l'été 2011 dans le nord-ouest des U.S.A. (13)


Du 14 au 17 juillet

Notre Parc National préféré dans le nord-ouest des U.S.A. est Glacier N.P. Vous allez comprendre pourquoi au fil de ce (long) article. Prenez-en plein les mirettes !

Après un passage rapide dans l'Idaho, nous arrivons dans le Montana. Nous passons près d'une réserve indienne et d'un beau lac :

Flathead lake
A l'entrée du Parc, on nous annonce que la route qui le traverse n'est ouverte à la circulation des voitures que depuis hier. Bon timing !

On décide d'aller au camping d'Avalanche Creek en longeant le lac Mc Donald (on n'a rien vu d'exceptionnel à part un furtif lièvre à pattes blanches) et le torrent du même nom :

À Mc Donald Creek Overlook
L'eau coule à flot, bien qu'à cette altitude la neige ait pratiquement entièrement fondue.
Elle emporte aussi tout sur son passage :

La noyade est la première cause de mortalité du parc Glacier.

On a le temps de faire le " sentier des cèdres " (2.25 kms). Je recommence à être prudente par rapport aux ours car il semble qu'il y en ait beaucoup ici (je ne serai pas déçue plus tard!!) En effet, les avertissements dans le journal des Rangers nous incitent à l'attention.

Le lendemain, on se lève tôt car on nous a recommandé le chemin d'Avalanche lake, sur 6,5 kms. Très agréable randonnée dans la forêt. L'eau du torrent déborde et certains endroits sont colmatés avec des sacs de sable pour rendre le sentier praticable. On croise des cascades et torrents :


La même en vidéo :


Vous remarquez que je ne manque pas d'inspiration devant la caméra !

On trouve à l'arrivée un chouette cirque avec de fines cascades se transformant avec la descente à pic en brumisateurs géants et naturels :
Avalanche lake.

On redescend en courant, croisant énormément de gens (d'où l'intérêt de partir tôt) car on ne veut pas atteindre trop tard Longan Pass, le point le plus haut accessible en voiture, à 2025 mètres. En effet, ce parc est très fréquenté et le parking se remplit vite en été. Les visiteurs sont encouragés à prendre les navettes qui circulent tout le long de la route bien nommée "Going to the sun" (en allant vers le soleil). Les paysages sont époustouflants, impossibles à rendre en 2D. Allez, on essaie quand même :

Mc Donald Creek Valley.


Bird Woman Falls.


Weeping wall ou mur qui pleure.

Triple Arches.



On a de la chance car on trouve une place de parking (il est 10h30). On comprend vite qu'il y a une raison, voire plusieurs :
Cette photo illustre non seulement la neige mais aussi le vent (dans mes cheveux) et le froid.
Les bornes ne sont plus à hauteur de hanches mais au niveau du sol !
La plupart des visiteurs font le tour du centre d'information avant de rebrousser chemin. Nous, nous sommes des coriaces donc on décide de suivre le chemin qui mène à Hidden Lake (Lac caché). On ne se décourage pas à la vue des skieurs :
Skis à monter à pied pour une descente laborieuse sur une neige gelée.

Et on a bien raison car nous sommes récompensés, plus haut, au milieu d'un oasis déneigé :

Mountain goat. Chèvre des montagnes.
Notre première chèvre ! Nous sommes trop contents ! On ne sait pas ce qu'elle cherche sous le sapin (jeunes pousses ?) mais elle finit par nous voir et se demander si elle ne va pas nous botter les fesses :



Ses cornes inspirent le respect non ?!

On voit qu'elle se découvre grâce aux températures plus clémentes...

Le lac caché est introuvable car gelé, comme nous !


De plus près :

On rentre vite à la voiture pour rejoindre, à l'est, le camping de Many Glacier. On fait quand même quelques arrêts pour immortaliser le glacier Jackson :

En 1850 il y avait 150 glaciers dans ce parc. Ils ne sont plus que 25.  Vous avez dit réchauffement climatique ?
Et le lac St Mary :

Prise à Sun Point.

J'ai bien voulu convaincre Roland de prendre une chambre à l'hôtel mais il n'a pas voulu gréver notre budget :
Many Glacier Hotel. Beau cadre, n'est-il pas ?
On a préféré notre confort quotidien :

De gauche à droite, la table Napoléon, le lit King size et la commode.
Depuis l 'hôtel Many Glacier, la vue sur le lac Swiftcurrent est magnifique, en particulier au petit matin :


On a quand même pas mal squatté l'hôtel, construit en 1914-15 par le fils du propriétaire des chemins de fer du nord des U.S. On a terminé un puzzle, dîné de la truite au restaurant, discuté avec la serveuse française. Elle nous apprend qu'il y a beaucoup de grizzlis dans le coin, surtout à cette période de l'année...

Le lendemain, on s’octroie seulement 4 heures pour randonner en direction du lac Iceberg car nous avons réservé une balade en bateau l'après-midi.  On rencontre une jolie biche :

White tailed deer. L'herbe est meilleur au bord du chemin !

Mais qui est ce petit curieux ?


C'est un Columbian ground squirrel, une sorte d'écureuil-marmotte qui peut baisser la température de son corps à 4 degrés C. si c'est nécessaire ! Il est plein de ressources ce petit coquin :


On voit enfin les prairies en fleurs. Quand je pense qu'avec un été normal on aurait dû les voir dans chaque parc ! Voici un échantillon :








On dirait des lupins non ?!


Glacier lilies. Les premières à sortir car elles percent la neige !

Parfois, notre appareil ne fait pas la mise au point à l'endroit voulu et on découvre d'autres amateurs de fleurs :


Pucerons sur la tige.

On retrouve l'herbe à ours, " Beargrass " :


En fait cette herbe est partout, dans le camping, sur les pentes de la montagne, etc :
On dirait des fusées d'artifice, non ?
Autres paysages :




Après la prairie, on passe dans une zone de forêt, près d'une cascade... Puis, on croise une dame avec une cloche (pour prévenir les grizzlis de sa présence). Elle nous dit avoir vu une maman et 3 oursons traverser le chemin un peu plus tôt. On est donc en mode alerte. On tape des mains et on parle fort pour ne pas surprendre la petite famille. En attendant, les paysages sont toujours époustouflants :

Garden wall.


Garden wall toujours. Il porte bien son nom de mur.

Le temps presse, il faut faire demi-tour. C'est là qu'on voit un ourson brouter des fleurs en contrebas :


Mais où est la maman ?!


Elle ne doit pas être bien loin n'est-ce pas ?

Les 3 oursons sont bien là, eux...

En fait, on a brièvement vu la maman mais elle était plus bas et ses petits ont fini par la rejoindre, s'éloignant ainsi de la foule qui s'était formée à nos côtés.

De retour à l’hôtel, on prend le bateau pour traverser deux lacs différents :


La traversée du lac Swiftcurrent nous permet d'observer un abri à castors âgé d'une soixantaine d'années. Il y a aussi des canards Merganser. On met pied à terre pour rejoindre le deuxième bateau et on surprend une biche barboter sur le lac Joséphine :
Mule deer
De l'autre côté du lac, un parcours de 1,6 kms nous attend, à travers la forêt encore enneigée...


...jusqu'au lac Grinnel :



On ne peut pas aller jusqu'au glacier Grinnel car l'eau envahit tout et bloque le sentier :

La forêt est inondée

Roland et moi décidons de rebrousser chemin avant le reste du groupe. On discute tranquillement, avançant sur le sentier en bois aménagé pour les touristes quand, tout à coup, Roland voit un grizzli adulte en face, tout près. L'animal mange près du sentier, puis monte dessus et vient dans notre direction !

Roland se cache derrière deux troncs d'arbre pour prendre la photo

C'est un grizzli car il a une bosse au niveau des omoplates et des oreilles plus grandes qu'un ours brun.
On décide de faire du bruit pour le faire s'éloigner mais l'ours ne compte pas changer de direction. Comme on n'a ni clochette pour faire plus de bruit ni spray au poivre, on recule jusqu'à retrouver le groupe et les prévenir :


Quand on revient sur les lieux, le grizzli bifurque et s'enfonce dans la forêt. Ouf !! Il nous a laissé un présent fumant :
Crotte sur le sentier des touristes. Le message est clair ?
Petite blague : Comment reconnait-on une crotte d'ours brun d'une crotte de grizzli ? Dans celle de grizzli il y a des clochettes (de touristes) ! En effet, les grizzlis mangent de la viande de temps en temps.


Le reste du groupe nous a demandé 20 fois de leur montrer la vidéo. Ils étaient surexcités et presque agressifs ! Le "French couple" était sur toutes les bouches ... Quelle journée !

Le lendemain, on se lève (encore) tôt car il faut décamper et nous rendre à l’hôtel pour une demi-journée d'équitation dans les montagnes, en suivant " Swiftcurrent trail " Les chevaux marchent au pas, en file indienne. Cependant ils sont assez éveillés et il faut sans arrêt que j'empêche le mien de brouter les fleurs et hautes herbes. Les élans ne sont pas au rendez-vous ce matin mais on voit un chevreau des montagnes avec deux adultes. Super craquant ! J'ai du mal à profiter des paysages au début car je me concentre sur la conduite et la position sur le cheval. Autant vous dire tout de suite qu'on n'a pas pu prendre de photos tant qu'on montait. Je peux vous dire que la promenade était très agréable et les fleurs ont fait la compétition pour nous séduire. Ma préférée est la marguerite mauve. De toutes façons, si on avait pu prendre des clichés de fleurs, je crois qu'on y serait encore !



On aurait pu rester plus longtemps dans ce parc tant il y a de possibilités de randonnées et d'activités. Le Dakota nous attend ! La semaine prochaine nous bouclerons (enfin !) le récit de notre périple estival. Ça sent le retour dans notre bonne vieille Louisiane !