lundi 24 septembre 2012

San Antonio, Texas : road trip de l'été 2012 dans le sud-ouest des U.S.A. (1)


Du 25 au 26 mai 2012.

Et voilà ! Nous commençons aujourd'hui le récit de notre dernier été en tant qu'expatriés aux États-Unis. Direction le sud-ouest pour 1 gros mois de paysages époustouflants, de randonnées et de découvertes sur les Indiens ....


Roland a fini son année scolaire à la Nouvelle Ibérie, en Louisiane. On était tellement impatients de profiter des vacances que les valises étaient prêtes dès le lendemain du dernier jour d'école.

Tout a été vendu, seuls nous restent deux valises et le matériel de camping qu'on va utiliser pendant 1 mois de "road trip" (voyage en voiture) dans le sud-ouest des USA.

Le coffre de la voiture est plein !
On s'attend à un climat beaucoup plus chaud que l'année dernière (dans le nord-ouest) puisqu'on va traverser des déserts. Après des adieux émouvants aux amis de Louisiane, on part en direction du Texas. On n'a pas réservé notre hébergement alors que c'est le week-end de Memorial day, erreur !! car c'est un jour férié important. Le Motel 6 est aussi cher qu'un hôtel... On va faire du camping les prochaines fois !

Nous arrivons à San Antonio, ville historique. Pas vraiment connue des français, cette ville texane est réputée pour l'héritage espagnol et indien ainsi que pour son fort Alamo. Ça vous dit quelque chose ? On en reparle plus tard...

On commence par la découverte d'une des missions installées au début du XVIIIème siècle par des moines franciscains espagnols, sur le bord de la rivière San Antonio. C'est un peu à l'extérieur de la ville. On y va avec le bus 42, arrêt "Mission San José".



L'église, côté sud.
Des travaux de restauration ont été effectués il y a peu et des rangers nous accueillent au centre d'information du parc historique. On décide de suivre une visite guidée. Le ranger nous explique les différents objectifs de ces missions catholiques :

Tout d'abord, elles servaient de postes d'avant-garde à la frontière de la Louisiane française. Des "Presidio", ou forts, assuraient la défense des lieux en cas de problèmes.

Ensuite, les missions servaient aussi l'idéal catholique en convertissant les petites tribus d'Indiens dispersées alentour. Les moines, pour le compte de la couronne d'Espagne, leur apprenaient également leur langue et leur offrait la protection de l'enceinte de la mission contre les raids des Indiens nomades Comanches et Apaches (qui avaient l'avantage des chevaux et de grandes tribus à nourrir).
L'église de la Mission
Détail de la façade Baroque.

Les murs étaient recouverts de chaux peinte de motifs colorés.
Les portes de la Mission :


Les habitations se situaient directement dans le mur d'enceinte :


Enfin, les Franciscains apportaient une technologie, des outils, des savoir-faire européens, inconnus des familles indiennes.

Les canaux font partie de la technologie espagnole amené dans le Nouveau Monde...
... Avec le moulin à eau, le four, etc.
C'est ainsi qu'une sorte de société médiévale s'est créée sur ces territoires. Quatre murs d'enceinte, des fermiers, des forgerons, des tisseurs, étaient assistés par les moines afin de partager profitablement leur temps entre la prière, le travail et les repas pris en communauté. Une société idéale selon les espagnols...

Le plan dessiné de la Mission.
Pour les Indiens en question, il a fallu passer du statut de petits agriculteurs à fermiers organisés en village. Elever du bétail, apprendre à construire des bâtiments en pierre, manier une arme à feu (pour la défense de la mission), creuser des petits canaux d'irrigation ("acequias" en espagnol) et faire fonctionner des moulins, les Indiens devaient savoir faire tout cela.

Malheureusement, la Mission San José n'atteignit pas son but d'obtenir un village autonome en 10 ans, rempli d'Indiens, citoyens espagnols modèles, propriétaires officiels de parcelles cultivables et allant à la messe tous les dimanches. En effet, 70 % des Indiens sont morts de maladies véhiculées par les Européens et leur bétail. N'ayant aucune défense immunitaire contre la vérole et autres épidémies, ils mourraient plus vite qu'ils ne constituaient une famille.

Les moines franciscains pour leur part étaient autant des explorateurs que des cartographes, diplomates, scientifiques, observateurs et chroniqueurs. Ils étaient surtout d'une grande aide pour promouvoir la culture espagnole dans le nouveau monde.

La Mission San José était la Mission mère par rapport aux 7 autres construites alentour. Edifiée en 1720, elle connu un âge d'or entre 1747 et 1775 avec 300-350 Indiens/frères. Les missions dans leur ensemble aidèrent à la fondation de la ville de San Antonio.

Autres points de vue photographiques :





Retour à San Antonio, ville essentiellement touristique. Pour preuve les innombrables restaurants, bars, boutiques de souvenirs... et touristes en bermuda-casquette !

Tour d'horizon sur la place du Fort Alamo :


Le Fort Alamo est aujourd'hui géré par Les Filles de la République (association de femmes blanches du sud, héritières des premiers planteurs, cf. le livre "La Couleur des sentiments".) Il ne reste plus grand chose de cette ancienne Mission construite en 1724 et sécularisée en 1793.

L'église.
La Mission servit ensuite de fort. Les révolutionnaires puis les royalistes mexicains l'ont occupé ainsi que l'armée du Mexique. L'épisode du film "Alamo" se passe en 1836, lorsque les Texans prennent le fort aux troupes mexicaines puis le défendent contre les troupes du général Santa Anna (élu Président mais qui annula la Constitution pour rester au pouvoir !) Du côté des Texans, il y avait David Crocket (interprété dans le film par John Wayne), trappeur célèbre mais aussi élu du Tennessee au Congrès. Après 13 jours de siège et d'âpres batailles les 200 volontaires Texans se sont fait massacrer. Seuls quelques veuves et orphelins ont survécu. Alamo est aujourd'hui bien entendu repassé aux mains des Texans, belle revanche. Il représente pour eux le sacrifice ultime de leurs ancêtres pour la liberté (plus exactement, les ancêtres en question voulaient annexer ce territoire immense et fertile). Si vous le trouvez, il y a à l'intérieur des restes du fort un musée sur l'histoire du lieu et du Texas. On a surtout aimé les 4 grands panneaux récapitulatifs de l'histoire, des premières Missions aux événements modernes, qui se trouvent à la sortie du site. C'est en les lisant qu'on a appris que Napoléon avait forcé les espagnols à lui rendre la Louisiane en 1800 pour pouvoir la vendre aux américains en 1803. Pour ce faire, il avait capturé le roi d'Espagne, Ferdinand VII, pour mettre à sa place son propre frère !

Nous profitons du Riverwalk de San Antonio pour nous balader le long des berges aménagées de cafés et restaurants. Un univers animé et bruyant, bondé à l'heure du dîner (dès 17h30 pour les américains !) Des barges de croisière se vident et s'emplissent de touristes sans discontinuer :


On voit beaucoup de militaires en permission. Qu'ont-ils fait de leur journée ? Réponse : des achats, boire des bières avec leurs amis et leurs familles. On ne sait pas si c'est la proximité de la frontière mexicaine mais il y a des camps d'entrainement et des zones militaires importantes autour de San Antonio.

La ville relève un défi de taille pour les nord-américains, la gestion des voitures : pas de places de parking dans la rue mais des parkings payants sur plusieurs étages. Les piétons ont ainsi un maximum de place et sont encouragés à marcher, à prendre le bus ou à pédaler. En effet, les Vélov' de Lyon ont fait des petits :


Comme nous sommes en mode exploration on remarque que la nature s'invite en ville :
Long-tailed Gracle, mère et fils.
Et on termine par cet adorable groupe de canetons :



C'est tout pour cette première étape. La semaine prochaine on reste au Texas mais on va dans un Parc National, le peu connu Guadalupe Mountains N.P. A bientôt !