mardi 26 octobre 2010

Qui a dit qu'on mangeait mal aux States ?

Cette semaine je vous fait découvrir deux endroits que j’aime particulièrement, l’un pour ses fruits et légumes et l’autre pour son pain - oui vous avez bien lu ! - et ses gâteaux.


Le premier s’appelle le Fresh Pickin’s. C’est une sorte de marché permanent, ouvert sur l’extérieur. On y trouve des tomates vertes pour faire des beignets ou des confitures :


Des cacahuètes et autres « mendiants » :



Saviez-vous qu’en Louisiane pousse l’arbre qui donne les noix de pécans ? La tarte aux noix de pécans est une spécialité de la région.
















Ici, les mangues, les ananas et les avocats sont délicieux. Ca faisait un moment que je n’en achetais plus en France non seulement pour le bilan carbone mais aussi pour le goût !

Spéciale dédicace à Manguito.












On trouve aussi des produits typiquement Cajuns :



D'autres pour lesquels on a besoin d’une traduction : marigane= sac à lait, roussette = choupique, ca vous aide ?



Et des choses tout à fait étonnantes :



J’ai demandé à des Cajuns si caca avait une autre signification pour eux mais ils m’ont répondu que non…

Tout est différent ici. Même la découpe des sardines. Celles-ci sont à la sauce piquante de Louisiane.


Enfin, il y a aussi des mots évocateurs de références musicales !







Le deuxième lieu que j’aime fréquenter ici c’est la boulangerie Poupart, des français qui se sont installés depuis plusieurs dizaines d’années. Ils sont très connus à Lafayette. Leur tarte au citron meringuée est exquise et nous avons testé pour vous la baguette :




Comme vous l'aurez compris, la Louisiane se distingue du reste des U.S. sur le plan culinaire. Il faudra que je vous écrive bientôt un article sur les vrais spécialités : boudin de Louisiane, beignets d'alligators, grenouilles géantes et autres soupes de tortues... En attendant, mon prochain billet sera consacré à l'actualité avec Halloween. Tremblez pauvres mortels !!


mercredi 20 octobre 2010

Les beautés du lac Martin (1)

 

Tout près de Lafayette se trouve un lac nommé Martin. Vous allez voir des photos résultantes de mes deux expéditions là-bas.

Commençons d’abord par un petit tour en vidéo de ce lac



C’est grand n’est-ce pas ? Mais le plus intéressant est de s’approcher des bords à la recherche d’un alligator… Ces derniers sont assez timides. Il faut de la patience pour les voir et un bon sens de l’observation de la nature. La récompense bien sûr c’est d’arriver à en prendre en photo dans l’eau ou se faisant dorer au soleil sur un tronc d’arbre.





Le « gator » est le roi de cet environnement mais il y a plein d’autres animaux tout autour comme des petites grenouilles, des canards, des tortues :


La richesse de ce lac est représentée par le nombre de hérons, aigrettes, cormorans, aigles (symbole des U.S.A.). Il est très rare de voir ce dernier car il migre aux changements de saison.

Cormorans




Héron bleu



Ici la chasse est règlementée : on tire le canard en plaçant sur le lac des répliques de canards. Ca les attire car si des congénères sont installés c’est que c’est un bon endroit, non ? Les chasseurs sont cachés dans des cabanes sur pilotis au milieu du lac (il n’est pas profond) ou en haut des arbres dans des bidons en ferraille (les même qui servent à réchauffer les sans-abris dans les films américains !).

L’alligator se chasse en septembre, après que les petits sont devenus autonomes. On place un hameçon garni de poulet ou d’un morceau de poisson à quelques dizaines de centimètres de l’eau (plus on veut attraper un gros gator et plus il faut élever l’hameçon dans les airs). Notre guide nous a montré des photos très impressionnantes de ses prises. Avant, le commerce de la peau était lucratif : 80 dollars pour environ 20 cm² de peau. Aujourd’hui, à cause des élevages, la valeur de la peau brute a dramatiquement baissée. Etrangement, le prix des bottes et des sacs en peau de crocos n’a pas changé. Cherchez l’erreur…

Quant à la chasse aux grenouilles, qu’on appelle ici « wawarons » et qui font la taille d’une assiette, elle est interdite au moment de la reproduction. On les attrape avec un baton-tenailles ou à la main. Dans ce cas, gare aux serpents qui vont vous disputer la proie !

L’arbre maitre ici est le cyprès. Il peut vivre des centaines d’années. Les « coudes » que vous voyiez ressortir sont des racines qui ont décidées de prendre l’air. Joli non ?



Beaucoup d’arbres ici sont recouverts de « barbe espagnole ». Cela donne un air étrange voire halloweenesque au paysage.




Longtemps on a utilisé cette plante pour garnir les matelas et les coussins ou encore comme isolant pour les maisons. Il faut la sécher et la débarrasser de ses insectes.

En parlant d’insectes on en a vu pas mal entre les petites mouches des arbres, les moustiques qui attaquent en plein jour et les araignées dont ce magnifique spécimen de banana spider



On a rencontré cette dame sur un large sentier aménagé autour d’une partie du lac. A l’aller, nous avions vu uniquement une grande araignée noire mais, au retour (lumière du soleil nous éclairant sur notre environnement), nous avons vu une araignée à pointe avec sur le corps dessinée une tête de mort, des petites araignées rouge vif, vertes et jaunes. Au début Roland voulait photographier ce qui se trouvait sur les abords du chemin mais, comme il tombait à chaque fois nez à nez avec une énorme toile d’araignée, on a préféré décamper vite fait et retrouver la voiture climatisée.

Autre rencontre :



Ce que je préfère malgré tout dans ce paysage c’est passer lentement en barque entre les eaux tapissées de lentilles d’eau. On se croirait au marais Poitevin en plus authentique et plus sauvage…



Si vous voulez voir ces merveilles de vos propres yeux la meilleure période est entre mars et mai. Il faut faire la balade le matin. Alors, on vous attend !


 
 
P.S. : aujourd’hui, 20 octobre, il fait 31 degrés.



lundi 11 octobre 2010

Voiture, Walmart, dodo

Voici la trilogie de la ménagère de moins de 50 ans que je suis devenue.

Après avoir réglé la question de la maison, de la voiture, me voilà sur les routes de Lafayette pour faire mes courses. Le plus connu des hypermarchés ici est le Walmart. Je n’en avais jamais entendu parler avant mais on m’a dit que c’était l’équivalent de Carrefour en France. Il est ouvert 24h/24 et 7jours/7 et on en a un tout près de chez nous. On trouve de tout dans cet immense magasin, y compris des gens se baladant en bigoudis et/ou en pyjamas et pantoufles. Cliquer sur le lien ci-dessous pour quelques perles. Attention, certaines images peuvent choquer… :

http://www.peopleofwalmart.com/?page_id=9798.

En se baladant dans les rayons, on remarque vite les différences avec ce qu’on trouve habituellement en France :

- Tout est plus grand : les paquets de bonbons, de chips, les boissons, les pots de beurre… ;



- Il y a 36 marques de sirop d’érable ;

- On trouve des sodas inconnus en France comme Dr Pepper par exemple ;

- Il existe plein de saveurs en jelly, sorte de gélatine sucrée. Appétissant non ?



- Le rayon céréales pour le petit-déjeuner est immense ;

- Le fromage se trouve aussi sous forme liquide !

- Pas de lait longue conservation. Le maxi c’est un mois. Avec la chaleur qu’il fait ici en été, ne laissez pas le lait hors du frigo plus que quelques minutes car celui-ci tourne tout de suite (c'est valable pour les soupes et autres liquides).

- Les gâteaux sont fluos (une vidéo va apparaître si vous êtes patients !)



- Difficile de trouver un yaourt nature et leur consistance est très bizarre : gélatineuse ;

- Choix incroyable de sauces vinaigrette, sauces barbecue, sauces sucrées. On dirait que manger nature n’est pas dans les habitudes américaines. Il faut toujours qu’ils rajoutent du sucre dans le pain, un glaçage sur la brioche ou des paillettes de chocolats.

- Cette liste n’est pas exhaustive. On en découvre chaque jour !

On n’a pas fait attention la première fois qu’on a acheté du miel. C’était du miel pour diabétique ! Une contrefaçon de miel si vous préférez…

Ce qui nous a déprimés avec Roland quand il a fallu tout racheter, c’est que les articles les moins chers sont bien sûr en plastique. Le plastique, c’est fantastique mais quand le caddy entier en contient on ne se sent pas très écolos.

Je n’ai pas trouvé de set de casseroles simple avec manche. Ici, les casseroles ont deux anses et sont très lourdes.

J’ai découvert récemment que les aliments qui ne contiennent pas d’OGM le signalent par un logo. En France ce sont les préparations qui utilisent des OGM qui doivent le préciser. Une autre façon d’informer le consommateur.

Si la caissière vous demande " Do you want cash back ? ", ne la regardez pas avec des yeux de merlants frits. Elle vous propose de retirer de l'argent via sa caisse, sans frais. Une caissière peut donc faire office de distributeur de billets (" A.T.M. " en anglais) ! Du coup, au lieu de payer ses courses, on reçoit de l'argent. C'est beau l'Amérique, non ?!

Une fois les courses finies je n’ai plus qu’à rentrer à la maison… enfin si je trouve la voiture dans le parking et ce n’est pas gagné !

Allez, prochain billet je vous emmène au lac Martin pour vous montrer à quoi ressemble le bayou. Près à voir un alligator ?

mardi 5 octobre 2010

Jamais sans ma voiture



On peut difficilement vivre à Lafayette sans voiture. Certaines personnes ont la fantaisie d’acquérir une moto ou un vélo mais la voiture reste indispensable.

En arrivant en Louisiane, on avait le choix entre s’offrir une voiture presque neuve chez un concessionnaire ou acheter une voiture d’occasion. Comme nous n’avions pas assez d’argent, nous avons acheté notre véhicule à un revendeur privé. En effet, une Chevrolet Lumina nous attendait au bord de la route. Elle semblait en bon état et avait été bien entretenue par les anciens propriétaires, des personnes âgées semble-t-il. D'après un garagiste cajun la Lumina est un très bon « char » (voiture)

Et une clé de plus, une ! On reconstitue ainsi notre capital clés, que nous avions perdu en partant de France.







Cependant, un détail essentiel nous manquait : le permis de conduire. Il nous a fallu repasser le code et la conduite. Pas facile de retenir à combien de feet (et non de mètres) il faut se garer d’un arrêt de bus ou combien de feet cela va prendre pour s’arrêter si vous roulez à 50 miles/heure ! J’ai passé en premier mon permis car Roland n’avait pas le bon papier. On m’a mise devant un ordinateur qui me disait au fur et à mesure du QCM si je donnais des réponses justes ou fausses. Je ne savais pas combien il y avait de questions (40 finalement) mais au bout de la 6ème erreur j’avais la sueur au front et je me suis dit que c’était fichu. Et bien non ! J’ai eu le code du premier coup malgré ça et la conduite aussi d’ailleurs. Le permis aux States est une pièce d’identité très utilisée. L’avoir facilite beaucoup de démarches quotidiennes. Du coup, j’ai pu assurer la voiture puis payer la plaque d’immatriculation.

Comme Roland a passé après moi le permis, il a bénéficié de conseils et il a eu droit à un instructeur différent. En effet, un monsieur assez âgé (la retraite ici c’est pour les privilégiés) parlant français et faisant des blagues s’est occupé de mon mari. Par exemple : un homme qui parle 3 langues est trilingue ; un homme qui parle 2 langues est bilingue ; un homme qui parle 1 langue est … un américain ! Ce qui est particulièrement faux en Louisiane pour les Cajuns qui continuent de parler français. On lui a appris deux mots : bonhomme de neige et angle mort (conduite oblige !). Roland a fait zéro faute au code (c’est très rare). C’est ainsi qu’on a pu rentrer chez nous avec la voiture la première fois :



Ce qui est particulier dans la conduite ici c’est que les routes sont larges et, si vous n’êtes pas sur l’autoroute, vous pouvez rouler sur la file de gauche même si vous ne doublez personne. Les feux sont de l’autre côté de la route. C’est très perturbant au début… Les codes couleurs sur l’asphalte et les parcmètres sont aussi différents. Regardez un peu un exemple de trafic en journée :



J’ai eu l’occasion de vivre l’expérience d’accompagner ma voisine de 14 ans à l’école avec la voiture. Tout d’abord les parents sont en avance de 20 minutes au moins. Comme il fait très chaud, les moteurs continuent de tourner pour la clim’. Une file indienne est aménagée pour les voitures afin que chacun puisse déposer son enfant. Le tout est guidé par des professeurs dont c’est le « duty » (la corvée en résumé). Pour le retour c’est le même manège super organisé.

Mes galères d’automobiliste :

Conduite sous une pluie battante dans une ville que je ne connaissais pas ;

Se perdre dans les rues de Lafayette sans pouvoir trouver le moindre repère visuel ;

Etre en panne d’essence parce qu’ici il n’y a pas de réserve. Quand l’aiguille est sur le rouge c’est qu’il n’y a plus une goutte ! Heureusement, ça s’est passé en allant chez notre voisin.

Perdre ses muscles car on ne marche plus ici ! Il faut absolument que je trouve une activité sportive régulière…

Une prof. de français de Lafayette ne pouvait pas rentrer dans sa résidence fermée sans voiture car il n’y a qu’un portail pour les véhicules et personne ne lui a jamais donné la clé du portail piétons.

P.S. : je me suis aperçue que beaucoup d’entre vous étaient tombé dans le piège de mon dernier billet. Non, nous n’avons pas acheté de voiture orange ! Petite dédicace à Pierre, spécialiste des voitures de collections avec ces photos :