jeudi 25 août 2011

Yellowstone : road trip de l'été 2011 dans le nord-ouest des U.S.A. (2)


Du 9 au 12 juin

 " On the road again ". Après avoir réparé la voiture, nous voici à nouveau sur l'asphalte pour notre prochaine étape : Yellowstone, le premier Parc National des U.S. et l'un des plus grands.

 Mais avant, nous faisons des rencontres étonnantes dans l'Etat du Wyoming :
Ville-raffinerie au look futuriste apocalyptique

Champ d'éoliennes





Drôle de tuning ! Certains les préfèrent en argentés, c'est plus classe !
J'ai appris que ça s'appelle des "truck balls" (les testicules qui pendent de ce genre de voiture : "truck", très populaires dans les campagnes américaines). C'est leur petit nom et elles sont assez répandus dans l'Etat du Montana.


Dans les restaurants, ils servent des huîtres du Wyoming ! Très intrigués, nous demandons ce que c'est, étant donné que la mer est loin d'ici. Il s'avère que ce sont des testicules de taureaux (devenus bœufs après cette opération nous explique la serveuse !) Nous avons préféré déguster la truite du Wyoming...

L'immensité des paysages traversés est difficile à décrire. Les couleurs des roches et les premiers sommets enneigés au loin sont impressionnants.





Tout ceci inspire Roland pour une folle course dans les herbes. Hommage à une de nos séries TV préférées.


On s'arrête 2 heures à Sinks Canyon State Park :



Ce torrent a la particularité de se jeter sous terre et de réapparaître 400 m plus loin.

Une cabane à oiseaux, installée par les rangers, attire différentes espèces :

Wren

Cassin's Finch
Pine Siskin à gauche et Lazuli Bunting en bleu
Un chipmunk essayait d'atteindre les graines mais il n'est jamais parvenu à la destination !

La suite du parcours nous fait traverser des villes et paysages évoquant les vieux westerns. En peu de temps on passe de ce paysage :


A celui-là :

  La forêt et la neige apparaissent avec l'altitude : 2000 mètres.


Yellowstone National Park :

A Hayden Valley (entre l'entrée sud du parc et le camping de Canyon), on voit à plusieurs reprises des gens arrêtés.

On peut ainsi observer un ours solitaire, puis une maman grizzli et ses 2 petits, des pélicans blancs et des tas de bisons.

Énormément d'animaux donc car la neige en hauteur pousse les ours près des routes. Cela signifie aussi que nous ne pourrons pas partir plusieurs jours dans l'arrière pays. Cette année l'hiver se prolonge.
Les bisons eux sont partout et on trouve leur traces au sommet des collines et dans les endroits les plus isolés du parc. Malgré leur apparence pacifique, il faut respecter une certaine distance (comme avec tous les animaux sauvages de toute façon) car ils peuvent devenir agressif tout à coup. Ils courent vite en plus !

Notre prudence envers les animaux ne nous empêche pas de nous inquiéter pour les conditions de camping :



Finalement notre emplacement est bien sous la neige, à 2413m. On y passe une nuit à 3 degrés C., protégés du vent par le mur de glace. Bien sûr, j'avais bu un thé chaud avant d'aller me coucher pour tenter de me réchauffer. Il a fatalement fallu que j'aille aux toilettes en pleine nuit. Dur Dur. Si je survie à cette nuit on explorera le parc demain...
Mais oú sont le BBQ et la table de pique-nique !?
Bon, finalement, on survie mais on s'aperçoit que notre matelas gonflable s'est percé. Il n'y a pas possibilité de le réparer... On va dormir par terre les 2 prochains mois. Besoin d'une douche chaude !

On déplace le campement à Madison, plus accueillant avec seulement 2091m. On trouve sans difficulté la table de pique-nique et le BBQ :


Au Canyon Visitor Center, un des musées, on apprend que la zone de Yellowstone correspond au cratère d'un énorme volcan. La croûte terrestre y est plus fine que n'importe où ailleurs dans le monde. C'est donc un paysage changeant, au grès des poussées de laves et des jaillissement de geysers à la faveur des tremblements de terre.


Ensuite, on décide d'explorer le Canyon avec 2 ballades : Crystal Falls et Lower Falls. Des cascades donc.

Vue d'en face maintenant (les gens sont en haut à droite de la photo, là où on était pour la vidéo) :
Avec le froid, on décide de visiter en voiture les autres points intéressants et accessibles : Grand view, Inspiration point et Artist point. Minéral, coloré et grandiose.

Plus au sud, nous retrouvons maman grizzli et ses deux oursons, trop loin pour les prendre en photo.
Les oiseaux sont plus photogéniques :
Brown-headed Cowbird
On continue la balade côté est du parc :
Sulphur Caldron


Mud Volcano


La terre fume, les vapeurs sentent le souffre ou les œufs pourris, c'est au choix. A certains endroits, la boue éclate en grosse bulles et il y a des fumerolles. La température du sol atteint facilement les 90 degrés C. Autant dire que ça attaque les arbres et que le paysage est lunaire à certains endroits.

Le lendemain, nous partons en direction de Mammoth Hot Spings, au nord du parc. Nous n'atteindrons pas notre but avant la milieu d'après midi car on voit des gens arrêtés devant ce paysage.


Plus près ça donne ça :

Et enfin ça :
Sieste dans un arbre pour l'ours brun
Rapidement on s'aperçoit qu'un ourson dort sur son dos. A partir de ce moment là, Roland ne voudra plus décrocher. Il veut voir les ours descendre de l'arbre...
Au bout d'un moment on voit au sol, plus loin, un troupeau de 14 Bighorn sheep mâles s'approcher pour traverser la route et monter sur la falaise. Ils sont vraiment très beaux :

Enfin, après 2h30 d'observation acharnée sous la bruine et le froid, la récompense :




On se quitte sur ces images craquantes. Suite au prochain épisode !

vendredi 12 août 2011

Rocky Mountain National Park : road trip de l'été 2011 dans le nord-ouest des U.S.A. (1)

Mountain Bluebirds

Du 5 au 9 juin
Même si le voyage de cet été m'a coûté mon emploi, je ne regrette rien. Vous allez comprendre pourquoi à la lecture de cet article et des suivants. Un seul conseil : faîtes vous-même l'expérience de la Nature américaine !

Comme de coutume, une vidéo au moment du départ :



La photo est surexposée à cause du soleil éclatant et très chaleureux !



Echangeur de Dallas

Après Dallas, on remarque un changement radical de paysage. Fini les bayous familiers, bonjour les prairies plates et sèches.


L'exploitation des terres ne diffère pas vraiment de la Louisiane :



On voit aussi beaucoup de vaches brouter en liberté. On se croirait dans un Western.


On longe pendant des centaines de kilomètres la voie ferré et des trains interminables dont les wagons sont remplis à ras bord de charbon. Ce dernier provient principalement du Colorado pour fournir de l'énergie aux usines texanes.

Au Subway de la petite ville d'Henrietta, où nous fêtons notre première année de mariage, nous rencontrons Duaine. C'est facile de faire connaissance dans ce genre de bourgade. Il suffit de parler français et on vous repère à la minute ! Duaine nous présente sa halle d'exposition agricole restaurée en salle des fêtes privée, truffée d'objets de brocante. Parmi les centaines de curisoités du coin on retient ces minis plaques minéralogiques, au temps où l'acier était récupéré au maximum pour les besoins de la 2nde Guerre Mondiale :


Autre Etat, autres rencontres :

Un peu flippant ce panneau d'accueil criblé d'impacts de balles !

Le paysage se désertifie et on perçoit au loin des antilopes...


Premier arrêt touristique : Clayton State Park. Sur un parcours bien balisé, on devine des traces de dinosaures datant d'il y a 100 million d'années. Grâce aux explications des panneaux, on peut imaginer des crocodiles géants évoluer dans ce paysage. Chose extraordinaire, il y avait un océan peu profond entre la côte est des U.S.A . et les Montagnes Rocheuses. Bien d'autres parcs sur le thème des dinosaures se visitent dans la zone des grandes prairies américaines.

Aussi clair qu'une échographie non !?

Certains dinosaures ne sont pas éteints, juste plus petit !

Eastern Collared lizard

Les premiers reliefs apparaissent tandis qu'on se dirige vers le Colorado :



Déjà les montagnes au loin

Rocky Mountain National Park :

Ce qui est vraiment génial avec ce parc c'est qu'il est tout près de Denver. Il est donc facile d'accès sans voiture.
On cherche tout de suite à planter la tente. C'est là que je découvre qu'il n'y a pratiquement jamais de douches dans les Parcs Nationaux ! De plus, les ours sont attirés par les odeurs de nourriture mais aussi les lingettes (qui remplacent la douche !) et le produit anti-moustiques. Il faut donc tout planquer dans une boîte à ours ou dans la voiture (seuls les ours de Californie savent ouvrir les voitures). Dépaysant comme préoccupations non ?! On est aussi accueilli par un écureuil qui mange juste au dessus de nos têtes. On a cru que l'arbre perdait des miettes de pommes de pin !

Après cette installation mouvementée, on décide de faire une première randonnée de 9 km, boucle de Cub Lake à Fern Lake. Surprise sur la route : des "elks". Quand les animaux sont proches de la route il y a toujours beaucoup de photographes amateurs qui se garent n'importe comment. La plupart du temps, des Rangers viennent pour contrôler au maximum la situation. Les elks sont plus grands que nos cerfs mais plus petit qu'un élan.


Une fois sur le chemin, on rencontre un oiseau très commun aux States :

American Robin
C'est le printemps ici et la fonte des neiges inonde certaines parties du chemin :

Les écureuils en tout genre pullulent et vous font craquer :
Golden-mantled Ground Squirrel

Ce petit gars ne doit pas être confondu avec le plus petit Least Chipmunk que voici (remarquez son regard tigré !) :


On affûte donc notre sens de l'observation, aidé par des jumelles :



Le lendemain, on décide de se lever tôt (de toute façon je ne pouvais pas dormir sachant qu'un ours pouvait surgir dans le camping !) pour suivre une ballade avec un Ranger.
Sur la route on rencontre un coyote solitaire ! Notre premier.
Le thème de la matinée avec le Ranger : observation des oiseaux (aigle à queue rouge, pie, colibris, ...). Le temps est magnifique. On n'a pas pu prendre de photos des différentes espèces d'oiseaux en même temps qu'on regardait dans les jumelles mais voici un lot de consolation :

Long-tailed Weasel. Belette, rare à observer. Elle chasse les écureuils.

Maman marmotte et son petit profitant du soleil sur les pierres chaudes...
On poursuit la journée avec une conférence sur site sur les Bighorn sheep (à Sheep lakes). Je dois dire qu'on a vite aimé les qualités de vulgarisation des Rangers. Ils expliquent des choses compliquées en faisant des comparaisons adaptées à leur public, notamment, dans ce cas, le football américain. Chapeau !

Bighorn sheep
Plus loin, à Alluvial Fan :


L'après-midi se poursuit avec une randonnée dans la neige, à Bear Lake. Seulement 2.9 kms mais la couche de neige et le dénivelé nous ont donné du fil à retordre.

Lake Nymphe
Récompense ? Trois lacs gelés magnifiques : Lake Nymphe, Dream Lake et Emerald Lake. Au deuxième, nous rencontrons deux oiseaux très demandeurs :

Steller's Jay

Clark's Nutcracker
Emerald Lake
Tout juste arrivés au bout de notre chemin, nous assistons à une scène hors du commun. Un cri strident d'écureuil nous alerte qu'il est menacé par une martre. J'ai cru que c'était un renard avant de m’apercevoir que l'animal était plus petit. Il grimpait en direction de sa proie, perchée en haut d'un arbre. En un éclair, l’écureuil a réussi à s'échapper et la martre a continué sa fouille des rochers un bon moment sans qu'on l'a dérange...
Pine Marten : Martre
Deux petits oiseaux sont venus nous rejoindre pour savoir si on n'avait pas un petit quelque chose à grignoter. Comme on n'est pas des touristes de bases (qui nourrissent les petits animaux pour prendre de belles photos), on ne donne jamais rien aux animaux sauvages. Ça leur permet de survivre au prochain hiver.
Black-eyed Junco

White-crowned Sparrow
Le lendemain, on prend la route touristique "Trail Ridge". C'est la plus haute des U.S.A., à 3700 m. Premier arrêt au "Rainbow Curve" pour une photo du panorama :


Et là, c'est le drame ! Je m'aperçois que la voiture perd à gros bouillon son sang vert. C'est le liquide de refroidissement. Il faut alors appeler notre assurance dépannage (merci AAA) et faire réparer la voiture. On n'ira donc pas plus loin sur Trail Ridge Road mais on a beaucoup aimé ce parc pour ces paysages, l'abondance de l'eau, les grands espaces...


Difficile de rendre en photo la magnificence des paysages. C'est irréel de beauté.

Comme vous l'avez remarqué, je ne connais maintenant que les mots anglais pour nommer les animaux que nous avons rencontré. Si l'un de vous se sent l'âme d'un naturaliste traducteur je veux bien faire des ajouts...

La suite de notre parcours la semaine prochaine avec Yellowstone N.P.