mardi 10 janvier 2012

North Cascades National Park et orques : road trip de l'été 2011 dans le nord-ouest des U.S.A. (11)


Du 7 au 11 juillet.

Retour aux U.S.A. et à la nature ! Nous nous dirigeons à présent vers le Parc National de North Cascades, une des zones les plus enneigées du monde et une des plus reculées et difficile d'accès à cause de son dénivelé. D'ailleurs, malgré la plus longue randonnée de tout le trajet, nous n'atteindrons jamais la frontière du parc... On se consolera avec les orques !

Le pays est accueillant :
"Vous entrez dans un pays armé. Ça s'appelle la saison des touristes alors pourquoi on ne peut pas les tirer ?"
Heureusement, les Rangers sont plus sympas que les pompiers bénévoles. Comme on s'y attendait, ils nous informent qu'il y a encore beaucoup de neige et, à moins d'être équipés comme des montagnards expérimentés, on ne peut pas partir pour plusieurs jours dans les montagnes. Cet hiver, il a neigé 2 à 3 fois plus que l'année dernière ! La route a été dégagée il y a peu et certains endroits sont encore inaccessibles.

Un peu d'histoire : les Indiens venaient ici tous les étés pour pêcher et tailler des silex il y a 10 000 ans. Les occidentaux ne sont arrivés que vers 1800 pour chercher de l'or - qu'ils n'ont jamais trouvé - et couper les immenses arbres des forêts primitives. Seuls les endroits les plus escarpés ont échappé à leur exploitation.
On vous conseille le film et l'exposition au Visitor Center de North Cascades National Park.

On pose la tente au bord d'un torrent recouvert d'un enchevêtrement d'arbres arrachés. Le lendemain, on réalise que notre camping, la route touristique et la randonnée d'aujourd'hui font partie du Ross Lake National Recreation Area. Nous n'atteindrons pas le Parc de North Cascades...

Du camping de Colonial Creek on peut suivre "Thunder Creek trail" puis "4th of July Trail". On n'est pas toujours sûrs du chemin mais on réussit à traverser la forêt, en grimpant pas mal. On ne voit pas vraiment d'animaux à part de petits oiseaux-moineaux. On fait quand même d'étranges rencontres :
Champignons ou œufs de batraciens ?!
Ces feuilles semblent avoir été huilées...
Une limace noire

Banana slug. Cette limace respire et fait caca par le même orifice !
On a même des visions :
Vous voyez aussi l'ourson suspendu ?
 Autres effets spéciaux :
Transparence et réflexion dans l'eau d'une mare...
On rencontre quelques obstacles, allègrement sautés :

Arrivés au point de vue, on observe la montagne et les glaciers (beaucoup de glaciers ici) :


Roland fait une sieste sur une pierre chaude, comme une marmotte. Mais il faut repartir pour continuer sur "Panther Creek Trail". Sur la carte, le chemin semble descendre en droite ligne... En fait on s'aperçoit rapidement que le sentier est escarpé, longeant un torrent.


On rencontre de nombreuses cascades et cours d'eau (le parc en compte 10 000) qu'il faut traverser à gué, en sautant sur les pierres sèches.

On se retrouve aussi pas mal de fois dans des herbes de 2 mètres de hauteur. Il faut parfois se mettre à 4 pattes pour se frayer un passage sous les herbes. On voit plus tard des hommes qui font le chemin inverse et entretiennent le sentier en débroussaillant. Il en a bien besoin ! On apprécie le reste du sentier, bien dégagé. Plus tard encore, une autre équipe les suit, utilisant les matériaux naturels à leurs disposition pour aménager le terrain :

Tronc d'arbre aménagé en pont
C'est à ce moment qu'on commence à admirer les fleurs de montagne. Voici nos clichés les plus réussis :
Un bouquet pour commencer
Le chapeau du fou du roi ?!
Paintbrush

Boules de glace vanille ?





A force d'admirer les fleurs, on se met en retard et il faut courir pour finir la randonnée avant la nuit ! Il reste 1h30 de marche et une sacrée montée en bord de falaise.


Roland prend mon sac à dos. Nous n'avons plus d'eau... On finit par entendre le doux son des voitures, en contrebas. Quelle joie !

L'arrivée de notre sentier de randonnée sur la route. Discrète...
Heureusement un monsieur nous prend en stop pour les 8 miles qu'il reste à faire pour rejoindre le camping par la route. Nous sommes fourbus, après 22.5 kms en 9 heures... avec un sacré dénivelé.
Autant dire que la soirée est calme, blottis que nous sommes, au coin du feu.

Au petit matin, je rêve qu'un ours rode autour de la tente. Je réveille Roland, qui ne me croit pas une seconde et m'enjoint de me rendormir sur le champ. J'ai peut être été victime d'une vision, comme les Indiens quand ils parcouraient seuls les plus hautes montagnes...

Le lendemain, les courbatures se font déjà sentir. Elles nous poussent à la fainéantise pour notre dernier jour sur ce lieu. On décide donc de faire comme l'américain moyen ; prendre la voiture pour voir l'est du parc.
On s'arrête d'abord à Diablo Lake pour le point de vue sur les montagnes, les glaciers et ... les barrages. Ces derniers fournissent une partie de l'électricité à Seattle. Des "échelles" ont été récemment installées pour permettre aux saumons, entre l'automne et le printemps, de remonter la rivière Skagit. C'est une large rivière qui accueille, et c'est rare, les 5 espèces de saumons du Pacifique.


L'eau a une teinte très particulière car les glaciers érodent la roche. Celle-ci se retrouve sous forme de poudre fine en suspension dans l'eau et donne une couleur verte.

Sur la route, on voit des panneaux qui demandent aux voitures lentes (qui ont plus de 5 véhicules derrière elles) de laisser passer. Des zones d'arrêt pour laisser passer jalonnent le trajet jusqu'à "Washington pass" :




Beaucoup de cyclistes en tout genre et de motards passent dans cette région. Le panorama est à couper le souffle.





Le pique-nique qui suit nous plonge dans l'ambiance des "Oiseaux" de Hitchcock. Des Steller's jay, Clarck's nutcracker et 3 autres oiseaux non-identifiés tentent de s'attaquer à nous. Les précédents touristes ont dû leur donner à manger et maintenant ils nous agressent car ils ne savent plus se nourrir tous seuls ! Qu'est-ce qu'il disait déjà le mec sur la saison des touristes ? Heureusement, on ne se laisse pas impressionner et rien ne sera donné aux quémandeurs impatients. Comment vont-ils survivre cet hiver quand les touristes auront désertés ?

On quitte le Parc conscients de n'avoir que peu exploré les merveilles du lieu mais une autre aventure nous attend :

Les gilets de sauvetage accrochés au plafond


En effet, nous avons rendez-vous le lendemain avec Island Mariner Cruises, une compagnie de bateaux qui respecte les règles d'observation des orques vivant à l'année près des îles San Juan, au large de Bellingham. Ces mammifères sont fragilisés par la pollution et la capture dont ils ont été les victimes pour remplir les Seaworlds et autres aquarium géants (vous remarquerez que lorsqu'ils sont en captivité la nageoire dorsale des orques pend lamentablement sur le côté au lieu de se dresser fièrement quand ils sont sauvages).



C'est une belle journée mais il fait frais sur le pont du bateau. On voit quelques lions de mer affalés sur les rochers au loin, des chèvres de montagne (!) sur une îles et nos stars de la journée. Au début, on ne voit que les immenses nageoires d'adultes, puis une toute petite. Un bébé est né il y a quelques semaines :


L'équipe connaît ces orques car les chercheurs leurs ont tous donné un nom et les suivent régulièrement. Il y a même une mamie de 100 ans environ ! On les voit faire des manœuvres pour chasser le saumon et sauter pour se repérer entre eux.

Vous remarquerez la ville coincée entre la mer et les montagnes en fond de paysage.

Ces plongeons sont formidables et nous ne sommes pas les seuls admirateurs : voiliers, yatchs, zodiacs, kayaks mais aussi les gens sur la plage voient les orques longer la côte. Difficile de les quitter...



Sur la route du retour, nous sommes témoins d'une sieste profonde :


Prochaine étape : Le mont Rainier. Un volcan éteint.


Je souhaite à tous mes lecteurs une merveilleuse année 2012. Que nos voyages vous inspirent ! Merci pour vos commentaires et votre soutien.

2 commentaires:

  1. Ma Karine avec toute cette marche tu vas avoir des cuisses en béton !!!!
    Quant aux limaces on a les mêmes à la "maison" sauf peut-être la blanche, ce n'est pas très ragoutant à voir...heureusement le paysage et les photos des fleurs sont toujours superbes, bravo Roland !!!
    Bisous

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  2. Bonne Année 2012 les petits Loulous !!
    FLORENT

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